Bonsoir mes fashionistas !

Le pouvoir des couleurs est puissant ! Ne dit-on pas qu’une couleur est flatteuse pour le teint ou au contraire qu’elle nous donne mauvaise mine ? La colorimétrie est l’étude approfondie de l’influence des couleurs sur une personne, basée sur sa carnation, ses cheveux et ses yeux. Les couleurs vibrent et entrent en résonnance avec nos propres couleurs naturelles : la pigmentation de notre peau et de nos lèvres, la couleur de nos cheveux et de nos yeux, mais aussi l’éclat de notre dentition, etc…

Etape fondamentale du conseil en image, elle permet de déterminer les couleurs qui nous font rayonner naturellement : celles qui ont un effet rajeunissant ou rafraîchissant, qui font ressortir nos yeux ou se fondent avec notre coloration naturelle pour un rendu harmonieux. Il n’y a pas de mauvaises couleurs, il faut trouver la bonne nuance qui nous met réellement en valeur pour paraître plus jeune, alignée et affirmée au naturel. Comme l’a remarqué Coco Chanel, « la plus belle couleur au monde est celle qui vous va bien ».

La colorimétrie sert de base aux autres diagnostics car elle définit les meilleures nuances à porter près du visage, que ce soit le choix des vêtements, du maquillage (rouge à lèvres, blush), des bijoux (métal doré ou argenté) et des accessoires. L’analyse colorimétrique étant un sujet complexe, je vais essayer d’être accessible et concise. Dans cet article, je me pencherai sur la théorie des 4 saisons (méthode originale) et la théorie des 12 saisons (méthode améliorée).

1. Le cercle chromatique

On doit la version moderne du cercle chromatique au peintre suisse Johannes Itten (1888-1967), enseignant à l’école d’architecture du Bauhaus dans les années 1920, qui a créé une palette de 12 couleurs se succédant dans l’ordre de celles de l’arc-en-ciel.

Autour du triangle central des 3 couleurs primaires (bleu, jaune, rouge) dites pures car elle ne proviennent d’aucun mélange, on trouve l’hexagone formé par les 3 couleurs secondaires (vert, orange, violet) résultant du mélange de deux couleurs primaires, puis le cercle complet sous forme de roue avec les 6 couleurs tertiaires (ocre, vermillon, pourpre, indigo, turquoise, chartreuse) résultant du mélange d’une couleur primaire et d’une couleur secondaire.

Selon leur température psychologique, les couleurs sont divisées en deux catégories : les couleurs froides (bleu, vert, violet) évoquant l’eau et la glace; les couleurs chaudes (jaune, rouge, orange) associées au soleil et au feu. Sachez néanmoins qu’un bleu peut être réchauffé avec l’ajout de jaune (comme le bleu canard), de la même manière qu’un jaune peut être refroidi si on y ajoute du bleu (par exemple le jaune soufre) : on parle alors de bleu à dominante chaude ou de jaune à dominante froide.

Lire aussi Couleurs et harmonies : le guide ultime pour les associer avec style

Avant de commencer, je ne peux pas faire l’impasse sur la contribution extraordinaire et méconnue du chimiste français Michel-Eugène Chevreul (1786-1889) et de son ouvrage « De la loi du contraste simultané des couleurs » (1839), déjà évoqué dans mon article consacré à la théorie des couleurs. Précurseur de la colorimétrie moderne malgré lui, il traite de l’habillement des hommes et de l’habillement des femmes, avec des chapitres consacrés à l’assortiment des couleurs pour les femmes à peau blanche, à peau rouge cuivré, à peau noire ou olivâtre.

2. La méthode originale des 4 saisons

• Suzanne Caygill

Les premières consultantes en couleur apparaissent aux Etats-Unis dans les années 1940. La styliste et modiste californienne Suzanne Caygill (1911-1994) a consacré sa vie à développer diverses théories de la couleur et guides de style. A l’origine consultante pour le milieu artistique et les studios de Hollywood, elle dispense son enseignement de conférences en séminaires ainsi qu’à la télévision avec l’émission « Living with Suzanne » diffusée à partir des années 1950 sur la chaîne CBS.

Convaincue du lien fondamental entre personnalité, style et couleur, elle est à l’origine de la théorie des 4 saisons (Printemps, Eté, Automne, Hiver) liée à l’harmonie des couleurs dans la nature. Telle une empreinte génétique, chaque individu porte en lui – dans la pigmentation de sa peau, ses cheveux et ses yeux – des informations sur sa personnalité et son style.

Le livre de Suzanne Caygill « Color: the Essence of You » (édité par Celestial Arts – avril 1980) applique ces caractéristiques en un classement selon les traits physiques, mais aussi le charisme, l’expression corporelle, le caractère et la psychologie de la personne.

Après avoir analysé des milliers de clientes, Suzanne Caygill a défini 64 typologies réparties en 16 catégories au sein des 4 saisons (par exemple Printemps Vital, Été Iridescent, Automne Métallique, Hiver Dynamique) : elles sont décrites de manière poétique avec des mots évoquant les végétaux ou les fleurs, associés à un trait de caractère (avenant, ingénu, enchanteur, glorieux, artistique, etc…).

Dans ce système ultra-personnalisé, elle peint à la main ses nuanciers et utilise des échantillons de tissu pour réaliser ses planches d’inspiration ou mood boards : une palette pouvait inclure une combinaison de teintes froides et chaudes, à divers degrés de clarté, saturation, brillance, contraste, texture, etc… Cette théorie élaborée et complexe permettait un diagnostic unique et individualisé, au plus près de la personnalité de la cliente qui pouvait ensuite appliquer sa palette stylistique à la décoration de son intérieur !

• Carole Jackson

En 1980, la consultante en image californienne Carole Jackson, qui exerce et enseigne en Virginie, publie son livre «Color Me Beautiful: Discover Your Natural Beauty Through Color», devenu en quelques années un véritable phénomène mondial de culture populaire, traduit en 17 langues et vendu à plus de 13 millions d’exemplaires, qui standardise la théorie des 4 saisons en une classification simplifiée de 30 couleurs idéales par saison comprenant des neutres et des basiques.

Forte de son succès, Carole Jackson crée une ligne de cosmétiques à la fin des années 80 et propose à la vente ses gammes de couleur sous forme de kits prêts à l’emploi, pour guider la cliente dans son shopping. Carole Jackson démocratise l’analyse des couleurs personnelle (Personal Color Analysis en anglais) et l’utilisation du draping.

Accessible et pédagogique, sa méthode a grandement favorisé la prise de conscience de l’analyse des couleurs dans les années 1980 mais à l’inverse de Suzanne Caygill, elle ne traite pas la singularité de chaque individu, exigeant ainsi que la personne s’adapte à une palette de couleurs pré-déterminée.

La méthode des 4 saisons popularisée par Carole Jackson repose sur la théorie bidimensionnelle de Johannes Itten qui classe les couleurs selon 2 critères : froid-chaud et clair-sombre. Fonctionnant par paires, il existe soit 2 saisons froides (Eté, Hiver) opposées à 2 saisons chaudes (Printemps, Automne); soit 2 saisons claires (Printemps, Eté) opposées à 2 saisons sombres (Automne, Hiver).

– PRINTEMPS (couleurs chaudes et claires) pour les personnes au teint doré, cheveux blond doré, vénitien ou roux.
– AUTOMNE (couleurs chaudes et sombres) pour les personnes au teint doré, cheveux roux foncé, auburn ou brun.
– ÉTÉ (couleurs froides et claires) pour les personnes au teint rosé, cheveux blond cendré ou châtain.
– HIVER (couleurs froides et sombres) pour les personnes au teint rosé, cheveux brun, noir ou gris, et les peaux noires.

A partir des années 80, l’essor du relooking a inversé un processus à la base très vaste (64 palettes de Suzanne Caygill) pour faire entrer chaque individu dans une case correspondant à sa saison (4 palettes de Carole Jackson). Si la plupart des conseillères en image françaises continuent d’utiliser ce système, il faut reconnaître qu’au fil du temps, la méthode des 4 saisons a été jugée limitative par les professionnels américains. En effet, elle ne prend pas en compte les profils mixtes : où classer une rousse à la peau rosée ou très blanche ?

De la même manière, une brune au teint de porcelaine et une brune au teint olivâtre sont toutes deux Hiver mais elles requièrent des palettes différentes. Enfin, les femmes à la peau foncée (métisse ou noire) sont classées comme appartenant uniquement aux saisons Hiver ou Automne, alors qu’elles peuvent être Printemps ou Eté. Malgré ces inconvénients, rappelons que la méthode de Carole Jackson reste à la base de tous les systèmes modernes de colorimétrie.

• Le draping

Elaborée par Carole Jackson dans le cadre de la théorie des 4 saisons, la technique du draping (avec un seul p s’il vous plaît) consiste à placer des foulards de différentes couleurs près du visage, sans maquillage et à la lumière naturelle. La méthode permet de définir le sous-ton de la peau (sous-pigmentation ou undertone en anglais) qui ne change pas sous l’effet du soleil, des hormones, de la fatigue ou d’une maladie, contrairement à la pigmentation de surface (overtone en anglais) qui est soumise aux influences extérieures.

Chez les êtres humains, la grande variété de couleurs de peau est due à 3 pigments :
– L’hémoglobine provenant des globules rouges donne une coloration rosée visible sur les teints très clairs (sous-ton froid);
– Le carotène – source de vitamine A – donne une nuance jaune-orangé (sous-ton chaud);
– La mélanine produit une coloration allant du brun au noir : stimulée par l’exposition au soleil, elle est à l’origine du bronzage qui varie en intensité selon la quantité produite et le type de carnation (blanche, mate, brune, noire).

On commence l’analyse avec deux tissus (1 argenté + 1 doré) : on observe quel tissu illumine le visage, adoucit les traits, atténue les imperfections, ou au contraire celui qui le fait paraître plus terne, creuse les ridules, accentue cernes et ombres. Si le tissu argenté vous embellit, choisissez les palettes froides (Été, Hiver). Si c’est le tissu doré qui vous flatte, optez pour les palettes chaudes (Printemps, Automne).

L’examen se poursuit minutieusement avec d’autres foulards de couleur comparés par paire pour confirmer le diagnostic froid-chaud (bleu roi vs turquoise, rose bonbon vs saumon), puis déterminer la prévalence clair-sombre (vert pistache vs vert olive, rose dragée vs rose cerise).

Enfin, certains suggèrent une autre indication dans la couleur des veines à l’intérieur du poignet : des veines bleu-violet vous classent plutôt dans les saisons froides, tandis que des veines vertes vous rangent dans les saisons chaudes. A mon sens, cette technique n’est pas scientifiquement (véri)fiable !

• Qu’en est-il de ma colorimétrie ?

Les photos ci-dessous ont été prises le même jour avec les mêmes réglages d’appareil, à la lumière naturelle devant une fenêtre ouverte et illustrent bien la méthode du draping. Bien que je sois maquillée, on voit clairement que la veste violette (teinte froide) illumine et lisse mon teint, tandis que la veste dorée (teinte chaude) a tendance à creuser mes traits, à rendre mon teint gris et mes cheveux ternes. Même si j’apprécie le doré, ce n’est pas ce qui me met en valeur et j’appartiens assurément à une saison froide.

Mon teint est beige clair légèrement olivâtre, au sous-ton rosé, ma couleur naturelle est blond foncé, mes yeux sont gris-vert et j’ai un contraste moyen : je suis une femme Été Froid. Mais lorsque mes cheveux sont très méchés et mes sourcils redessinés au crayon, le contraste avec mon teint clair devient plus élevé, ce qui m’autorise à emprunter certaines couleurs plus lumineuses à la palette Hiver Froid.

Ceci explique pourquoi le violet vif ou le fuchsia me vont bien (vous le savez maintenant, j’ai un penchant pour les couleurs vives). Notez également l’influence du rouge à lèvres sur le teint : le rouge-orangé à droite est nettement moins flatteur que le rose vif.

3. La méthode améliorée des 12 saisons

Comme nous l’avons vu, les inconvénients de la méthode des 4 saisons ont amené plusieurs consultantes en image américaines et anglaises – y compris au sein de l’organisation CMB (Color Me Beautiful) – à intégrer le critère de saturation et l’étude du contraste tonal : parmi elles, citons Irenee Riter, Doris Pooser, Mary Spillane, Christine Sherlock et Carla Mathis.

La méthode des 12 saisons, également appelée méthode directionnelle, a été développée en 1988 par Judith et Patrick Halpin – les fondateurs de First Impressions à Cambridge (Grande-Bretagne) – pour pallier les limites de celle des 4 saisons en proposant des palettes intermédiaires, et pour éviter le risque des procédés à sélection libre.

Contrairement à la méthode des 4 saisons qui joue sur la dualité froid-chaud et clair-sombre, celle des 12 saisons est basée sur la théorie tridimensionnelle d’Albert Henry Munsell (1858-1918), peintre et professeur d’art américain, qui a établi en 1909 la perception visuelle humaine des couleurs selon les trois dimensions de teinte, valeur et chromaticité.

• Les 3 dimensions de la couleur

La méthode des 12 saisons consiste à déterminer les 3 caractéristiques chromatiques d’une personne (froid ou chaud, clair ou profond, lumineux ou doux), leur ordre d’importance (dominant, secondaire ou tertiaire) et la proportion de chacune d’entre elles.

1. TEINTE (= température) : définit une couleur pure comme plus ou moins froide (à base de bleu) ou inversement chaude (à base de jaune) selon sa position sur le cercle chromatique.
2. VALEUR (= clarté) : définit une couleur comme plus ou moins claire avec l’ajout de blanc ou profonde (= sombre) avec l’ajout de noir.
3. CHROMA (= saturation) : définit l’éclat d’une couleur selon son degré de pureté. Une couleur est lumineuse (= vive / intense) quand elle est pure (non diluée), la faisant paraître éclatante. Elle est douce (= amortie / mate) quand elle est atténuée par l’ajout de gris, la faisant paraître plus terne.

Ainsi, ces trois dimensions de la couleur produisent 6 caractéristiques dont l’une est définie comme dominante chez une personne :
– Froid (cool) : sans nuances chaudes comme Naomi Watts ou Katy Perry.
– Chaud (warm) : sans nuances froides comme Jessica Chastain ou Jennifer Lopez.
– Clair (light) : clair et délicat comme Margot Robbie ou Kate Hudson.
– Profond (dark ou deep) : sombre et riche comme Eva Longoria ou Kim Kardashian.
– Lumineux (bright ou clear) : éclatant et vif comme Emma Stone ou Megan Fox.
– Doux (soft ou muted) : amorti et feutré comme Jennifer Aniston ou Gisèle Bündchen.

• Qu’est-ce que la théorie directionnelle ?

La méthode des 12 saisons est aussi appelée méthode directionnelle (Seasonal Flow Theory en anglais) car elle s’inspire du cycle perpétuel que l’on trouve dans la nature. En anglais, flow signifie « s’écouler » qui traduit bien cette notion de fluidité car il n’y a pas de cloisonnement marqué entre les saisons. Chaque saison s’installe progressivement, s’épanouit pleinement puis décroit doucement pour laisser la place à la saison suivante selon ce schéma :

Printemps Lumineux > Printemps Chaud > Printemps Clair > Été Clair > Été Froid > Été Doux > Automne Doux > Automne Chaud > Automne Profond > Hiver Profond > Hiver Froid > Hiver Lumineux.

Les saisons se succèdent, se chevauchent et se fondent l’une dans l’autre en empruntant des caractéristiques et couleurs communes. Par exemple, Hiver Lumineux et Printemps Lumineux partagent le jaune citron et le noir, Printemps Clair et Eté Clair partagent le parme et le corail, Été Doux et Automne Doux partagent le vert amande et le vieux rose.

• Le contraste tonal

Contrairement aux 4 saisons qui jouent sur la dualité froid-chaud et clair-profond, la méthode des 12 saisons a introduit le critère du contraste dans l’analyse colorimétrique. Le contraste mesure la différence tonale entre teint, cheveux et yeux. Il existe divers degrés de contraste, allant de faible comme Nicole Richie (teint beige doré, cheveux blond doré, yeux noisette), jusqu’à intense comme Dita von Teese (teint de porcelaine, cheveux noir de jais, yeux gris-vert).

Une brune au teint mat (Automne Profond) sera mise en valeur par des couleurs chaudes, riches et chatoyantes, tandis qu’une brune au teint de porcelaine (Hiver Lumineux) pourra s’orienter vers des teintes froides, éclatantes et saturées. Le facteur de contraste est primordial pour un diagnostic précis et fiable : il a l’avantage de définir une palette de couleurs idéales plus large et permet de conduire une analyse des 12 saisons à distance (d’après photos).

Pour vous aider à trouver plus aisément votre saison par rapport à vos caractéristiques dominantes, secondaires et tertiaires, voici un tableau mentionnant aussi le niveau de contraste :

DOMINANTE		SECONDAIRE		TERTIAIRE		SAISON TYPE	CONTRASTE
LUMINEUX	+	CHAUD	+	CLAIR	=	PRINTEMPS LUMINEUX	ÉLEVÉ-INTENSE
CHAUD	+	LUMINEUX	+	CLAIR	=	PRINTEMPS CHAUD	MOYEN
CLAIR	+	CHAUD	+	LUMINEUX	=	PRINTEMPS CLAIR	FAIBLE
CLAIR	+	FROID	+	DOUX	=	ÉTÉ CLAIR	FAIBLE
FROID	+	DOUX	+	CLAIR	=	ÉTÉ FROID	MOYEN
DOUX	+	FROID	+	CLAIR	=	ÉTÉ DOUX	FAIBLE-MOYEN
DOUX	+	CHAUD	+	PROFOND	=	AUTOMNE DOUX	FAIBLE-MOYEN
CHAUD	+	DOUX	+	PROFOND	=	AUTOMNE CHAUD	MOYEN
PROFOND	+	CHAUD	+	DOUX	=	AUTOMNE PROFOND	ÉLEVÉ
PROFOND	+	FROID	+	LUMINEUX	=	HIVER PROFOND	ÉLEVÉ
FROID	+	LUMINEUX	+	PROFOND	=	HIVER FROID	ÉLEVÉ
LUMINEUX	+	FROID	+	PROFOND	=	HIVER LUMINEUX	INTENSE

• La méthode tonale

Aussi appelée la méthode des 6 saisons même s’il s’agit plutôt de critère dominant, la méthode tonale recherche uniquement une des 6 caractéristiques comme seul facteur déterminant de l’étude colorimétrique : froid, chaud, clair, profond, lumineux ou doux. C’est le caractère dominant qui apparaît immédiatement lorsque l’on observe la personne.

Par exemple, vous avez une peau sombre avec un contraste tonal élevé, votre caractéristique dominante est donc Profond : vous devez ensuite déterminer si vous êtes plutôt avantagée par les teintes froides ou chaudes pour trouver votre saison exacte (qui sera soit Hiver Profond si les couleurs froides vous flattent, soit Automne Profond si les teintes chaudes vous valorisent).

Selon la méthode tonale, le seul facteur déterminant est Profond : tant que vous restez dans une gamme de couleurs sombres, vous pouvez tout aussi bien emprunter les teintes froides de l’Hiver Profond (bleu encre, zinzolin, bordeaux) que les teintes chaudes de l’Automne Profond (bleu pétrole, violine, grenat). Ce n’est pas une erreur, car certaines nuances sont communes aux deux saisons.

Je pense que la méthode tonale est intéressante pour les personnes ayant une caractéristique dominante très marquée, mais elle demeure partielle et ne fonctionne pas efficacement sur les profils mixtes ou neutres qui requièrent une analyse plus approfondie. Dans ce sens, elle doit représenter une des étapes de l’analyse directionnelle des 12 saisons, et non sa finalité.

Personnellement, j’utilise systématiquement la méthode tonale en soutien à la méthode directionnelle et j’ai toujours recours au test du draping que j’effectue virtuellement sur les photos de mes clientes.

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LE PRINTEMPS

La palette de la femme Printemps privilégie les couleurs chaudes, lumineuses, vitaminées, fraîches et fruitées.

1. Les caractéristiques de la femme Printemps

Caractéristiques : CHAUD / LUMINEUX / CLAIR.
Contraste : faible à intense.
Cheveux : blond doré (clair à foncé), blond vénitien, roux, auburn, châtain doré, brun, brun-noir, avec des reflets dorés ou cuivrés.
Teint : porcelaine, ivoire, pêche, beige rosé, beige doré, sable, miel, olivâtre, bronze, café, chocolat, avec ou sans taches de rousseur. Peau à tonalité pêche ou dorée qui bronze facilement.
Yeux : turquoise, bleu clair, bleu chaud, bleu vif, vert clair, vert doré, vert vif, topaze, noisette clair, noisette, marron clair, marron (avec reflets dorés).

2. La palette de la femme Printemps

À choisir : crème, ivoire, jaune paille, jaune poussin, jaune maïs, mimosa, beige, latté, cappuccino, sable, camel, noisette, melon, abricot, carotte, citrouille, mandarine, rouge tomate, capucine, coquelicot, corail, saumon, pêche, nacarat, rose bonbon, lilas, mauve, byzantin, lavande, jacinthe, aigue-marine, bleu lagon, turquoise, bleu ciel, bleu azur, pervenche, bleu roi, bleu paon, bleu canard, vert anis, vert pistache, vert tilleul, olive clair, vert prairie, vert pomme, vert gazon, vert lime.

À éviter : blanc, noir (sauf pour Printemps Lumineux), moutarde, terre de Sienne, bronze, bordeaux, prune, aubergine, les gris et bleus froids, les tons sourds et feutrés.

L’ÉTÉ

La palette de la femme Été privilégie les couleurs froides, douces, délicates, poudrées et feutrées.

1. Les caractéristiques de la femme Été

Caractéristiques : FROID / DOUX / CLAIR.
Contraste : faible à moyen.
Cheveux : blond cendré (très clair à foncé), châtain cendré (très clair à foncé), châtain avec ou sans reflets dorés, gris foncé.
Teint : albâtre, porcelaine, ivoire, ivoire rosé, beige neutre, beige rosé, sable, olivâtre, bronze, taches de rousseur possibles. Peau à tonalité rosée, grisée ou bleutée qui ne bronze pas facilement.
Yeux : azur clair, bleu, bleu clair, vert, vert clair, gris, gris clair, gris-bleu, gris-vert, noisette froid, marron clair froid, marron froid.

2. La palette de la femme Été

À choisir : blanc cassé, écru, mastic, gris perle, gris tourterelle, gris souris, gris ardoise, jaune vanille, jaune flave, jaune soufre, rouge carmin, amarante, groseille, framboise, rose dragée, bubblegum, vieux rose, rose bonbon, rose cerise, orchidée, parme, mauve, lavande, améthyste, prune, bleu layette, pervenche, bleu ciel, bleu denim, bleu acier, bleu ardoise, bleu marine, vert opaline, céladon, jade, vert menthe, émeraude, vert viride, vert pin, vert mélèze, les tons poudrés et feutrés, les pastels.

À éviter : blanc, noir, jaune doré, jaune orangé, rouille, citrouille, ocre, moutarde, terracotta, brun, marron, chocolat, vert olive, bronze, les teintes électriques.

L’AUTOMNE

La palette de la femme Automne privilégie les couleurs chaudes, naturelles, riches, épicées et boisées.

1. Les caractéristiques de la femme Automne

Caractéristiques : CHAUD / DOUX / PROFOND.
Contraste : faible à élevé.
Cheveux : blond vénitien, blond doré, châtain doré ou cuivré (clair à foncé), châtain avec ou sans reflets cendrés, roux foncé, auburn, brun doré ou cuivré (moyen à foncé), acajou, brun-noir chaud.
Teint : ivoire, beige rosé, beige neutre, beige doré, beige chaud, sable, olivâtre chaud, miel, ambre, caramel, bronze, café, chocolat, avec ou sans taches de rousseur. Peau à tonalité dorée, bronze ou rouge qui bronze facilement.
Yeux : bleu, bleu-gris, vert, vert-gris, vert doré, vert olive, vert foncé, ambre, noisette (clair ou foncé), marron (clair ou foncé), marron doré, noir chaud.

2. La palette de la femme Automne

À choisir : crème, jaune paille, topaze, ambre, miel, jaune tournesol, moutarde, safran, curry, beige, sable, cappuccino, camel, noisette, brun, terre de Sienne, tabac, acajou, chocolat, café, saumon, corail, citrouille, orange brûlé, terracotta, brique, rubis, grenat, bois de rose, mauve, améthyste, violine, zinzolin, aubergine, aigue-marine, turquoise, bleu paon, sarcelle, bleu canard, bleu pétrole, vert pistache, vert gazon, vert olive, vert avocat, malachite, émeraude, vert bouteille, bronze.

À éviter : blanc, noir, gris bleutés, rose bleuté, bleu ardoise, bleu marine, magenta, pastels givrés et glacés, tons poudrés, teintes électriques et fluos.

L’HIVER

La palette de la femme Hiver privilégie les couleurs froides, éclatantes, intenses, saturées et contrastées.

1. Les caractéristiques de la femme Hiver

Caractéristiques : FROID / LUMINEUX / PROFOND.
Contraste : élevé à intense.
Cheveux : châtain cendré (foncé à très foncé), brun (moyen à foncé), brun cendré (foncé), brun-noir froid, noir, noir bleuté, gris, poivre & sel, argenté, blanc, blond platine.
Teint : laiteux, albâtre, porcelaine, ivoire rosé, beige rosé, beige (clair à foncé), beige neutre, olivâtre froid, caramel froid, cacao, chocolat, ébène. Peau à tonalité rosée ou bleutée qui ne bronze pas facilement (sauf Hiver Profond).
Yeux : turquoise vif, bleu froid, bleu vif, violet, vert émeraude, gris foncé, olive foncé, noisette (clair ou foncé), noisette froid, marron froid, marron foncé, marron-noir, noir.

2. La palette de la femme Hiver

À choisir : blanc, noir, gris cendre, ardoise, anthracite, charbon, jaune canari, jaune citron, rouge carmin, vermeil, amarante, framboise, bordeaux, lie-de-vin, rose bonbon, rose cerise, fuchsia, magenta, pourpre, violine, violet, ultraviolet, prune, cassis, aigue-marine, turquoise, bleu roi, bleu saphir, bleu cobalt, bleu Klein, bleu ardoise, bleu marine, bleu outremer, indigo, bleu encre, bleu nuit, menthe, vert malachite, émeraude, vert sapin, vert mélèze, vert épicéa, vert citron, les pastels glacés, les fluos.

À éviter : beige, ocre, moutarde, abricot, saumon, orange, rouille, camel, terre de Sienne, acajou, marron, vert olive, bronze, les nudes, les teintes dorées, les tons feutrés.

Au cours de mes recherches, j’ai découvert que certains sites spécialisés ne s’accordaient pas sur la saison de plusieurs célébrités qui s’avèrent complexes : par exemple, Kim Kardashian est classée comme Automne Profond ou Hiver Profond, idem pour Penélope Cruz. Ce cas est un bon exemple de l’analyse tonale décrite plus haut, car la caractéristique dominante de Kim Kardashian est clairement Profond avant d’être Froid ou Chaud.

Quant à Angelina Jolie, elle semble poser le plus de questionnement : je l’ai trouvée classée sous Eté Froid, Été Doux, Automne Doux et Hiver Froid ! C’est assez déconcertant car on parle là de saisons aux caractéristiques bien différentes… On se rend compte que les personnes dont la caractéristique dominante n’est pas facilement identifiable sont souvent à cheval sur 2 saisons (Printemps Clair/Eté Clair, Eté Doux/Automne Doux, Automne Profond/Hiver Profond).

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4. Comment composer sa palette idéale ?

Créer sa palette de couleurs idéales permet de se constituer une garde-robe harmonieuse et cohérente avec des couleurs qui fonctionnent bien ensemble, donnant la possibilité de mixer & matcher vos vêtements afin d’optimiser le nombre de tenues différentes avec un minimum de pièces. L’avantage ? Moins de vêtements, plus d’efficacité.

La palette idéale se compose de 9 couleurs (2 neutres + 3 basiques + 4 accents) mais ça ne signifie pas que l’on doive choisir chaque jour 9 couleurs car il est impossible de les porter ensemble dans une seule tenue !

Un look équilibré comprend 3 couleurs maximum, et vous pouvez en rajouter une quatrième dans les accessoires (foulard, sac, chaussures = couleur accent). La palette ci-dessous est idéale pour une femme Hiver qui privilégie les couleurs froides, vives et saturées, ainsi que le blanc et le noir.

• Les neutres : choisissez 2 couleurs neutres qui forment la base de votre garde-robe car elles s’accordent avec toutes les couleurs. Les neutres « classiques » sont blanc, crème, gris, noir, beige, marron. Il est important d’avoir suffisamment de pièces neutres pour les assortir avec les couleurs principales.
• Les basiques : sélectionnez 3 couleurs principales qui reflètent votre style vestimentaire. Ce sont vos teintes préférées, celles que vous pouvez porter facilement tous les jours. Versatiles, elles représentent les pièces phares de votre dressing et se mélangent aisément avec les neutres et les couleurs secondaires.
• Les accents : choisissez 4 couleurs secondaires qui viennent en complément des basiques. Généralement plus vives et fortes, vous pouvez les utiliser en accent pour rehausser une tenue ou jouer sur les variations avec des nuances plus ou moins soutenues. Au moins deux des couleurs secondaires doivent s’accorder avec les couleurs principales.

J’espère que cet article vous aura fait découvrir un peu plus les techniques utilisées par les consultants en image. Encore une fois ce n’est qu’un guide, car le sujet est vaste et notre métier fait d’ailleurs l’objet de formations certifiantes reconnues par le Répertoire National des Certifications Professionnelles (RNCP Niveau IV) depuis 2015. Suite à la réforme du 05 septembre 2018 sur la loi « Avenir Professionnel », la certification a été rendue inactive, le diplôme n’étant actuellement plus reconnu par l’Etat.

Toutefois, comme dans toute discipline, il y a la théorie et il y a la pratique ! Si la colorimétrie s’avère être un outil fabuleux pour appréhender ses meilleures couleurs, elle ne doit pas être restrictive. Personnellement, dans le cadre des analyses que je conduis, je tiens toujours compte du caractère, de la personnalité et du goût de mes clientes.

En conclusion, je dirais que l’utilisation des couleurs dans notre quotidien ne doit pas être soumise à des règles contraignantes. Vous adorez le jaune vif mais il vous est déconseillé ? Portez-le loin du visage, sur une jupe, un pantalon ou un accessoire. Et n’oubliez pas, vous seule restez maîtresse de votre style vestimentaire et de vos envies ! La mode se vit et se ressent avant tout, car tout est une question d’humeur, de feeling et d’intuition.

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Je vous souhaite une belle soirée !
Agnès